Peter Burling et son groupe s’imposent sur le lac Michigan à l’issue d’un final très atypique, disputé dans un vent extrêmement léger. Les Néo-Zélandais ont maîtrisé en finesse ces conditions difficiles et ont réussi à prendre l’ascendant sur leurs meilleurs ennemis de la Saison 3, les champions australiens de Tom Slingsby. Très en verve ce week-end, les Canadiens complètent le podium. De leur côté, les tricolores ont vécu des hauts et des bas. Quentin Delapierre et son team terminent sixièmes, un résultat qui n’a rien d’alarmant à l’entame de ce nouveau cycle. Les Français se sont fixé des objectifs ambitieux pour élever leur niveau de jeu cette année, avec encore quelques curseurs à régler.

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Lisse comme un lac
Le plan d’eau de Chicago a montré un visage bien différent de la veille. Avec un vent extrêmement léger (4 nœuds), les F50 ont revêtu leur grande aile de 29 m2 et les équipages ont été réduits à 4 navigants. Le parcours, raccourci sur deux bords, était déporté en partie à l’extérieur des grandes digues, faisant de ces longs enrochements des obstacles à éviter après le passage de la ligne de départ.

Vitesses à un chiffre, mais régates corsées
Quant aux régates, elles se sont apparentées à des courses de finesse. Les grands catamarans sont restés posés sur leurs coques, n’excédant pas des vitesses à un chiffre, très inhabituelles sur SailGP. Mais les courses ont toutefois eu lieu et elles n’ont pas manqué de piment ! Dans ces tout petits airs, l’objectif principal était de réussir des départs sur le fil et de ne jamais arrêter le bateau. Cette navigation en mode archimédien a aussi réouvert le jeu stratégique, permettant à de nouvelles équipes de s’illustrer sur la ligne d’arrivée : les Espagnols sur la première manche de qualification, puis les Suisses sur la seconde.

Une finale Australie, Canada, Nouvelle-Zélande
Australiens, Néo-Zélandais et Canadiens débutaient la journée en pole position pour accéder en finale. Un statut qu’ils parviendront à conserver malgré ces conditions de navigation un peu aléatoires. Dans l’ultime course à trois, les Kiwis, auteurs du meilleur départ, vont passer toutes les marques en tête, bien que talonnés de très près par leurs deux rivaux. Les multi champions olympiques Peter Burling et Blair Tuke ouvrent cette Saison 4 en beauté !

Les Frenchies sauvent les meubles
Quentin Delapierre, Maëlle Frascari, Kévin Peponnet et Matthieu Vandame étaient aux manettes ce samedi à bord du F50 tricolore. Aujourd’hui encore, ils ont alterné le bon et le moins bon. Une 9e place à cause d’un mauvais départ. Puis une belle course aux avant-postes (3e) ! Si la frustration était palpable hier dans le clan français, l’équipe a rapidement pris du recul pour se rappeler les objectifs à atteindre à moyen terme.

Avec leurs neuf concurrents, ils ont rendez-vous dans un peu plus d’un mois à Los Angeles (22 et 23 juillet) pour le deuxième des 12 Sail Grand Prix de cette nouvelle saison.

Quentin Delapierre, pilote du France SailGP Team : « On a fait des bonnes choses : la moitié de nos départs ne sont pas trop mal, mais deux sont aussi très mauvais. On va dire que notre grand prix de Chicago est un peu à cette image. Ce n’est que le premier de la saison. On a de grosses ambitions sur chaque secteur de la performance et forcément, il y a des points sur lesquels on doit beaucoup travailler. Comme c’est le début, on peut l’accepter. Je reste persuadé que dans quelque temps, nous allons passer un gros cran parce que tout le monde est focalisé là-dessus. Ce que l’on veut cette année, c’est arriver à voler aussi haut et aussi stable que les Australiens et les Néo-Zélandais. On veut aussi essayer d’avoir le même style de régulation au niveau de l’aile. Et continuer à faire les mêmes beaux départs que la saison dernière parce qu'en termes de statistiques, on fait partie des meilleures équipes. Mais il faut réussir à faire ces trois choses en même temps, et ce n’est évidemment pas simple. Mais nous avons les bonnes clefs et les bons outils pour passer un cran. »