2, 1, 2, c’est le score réalisé ce samedi par Peter Burling et son équipe face à un public extatique réuni en nombre, pour la première fois, autour du plan d’eau de Whakaraupō à Christchurch.

Le bateau à la fougère sort logiquement en tête de cette journée spectaculaire devant les Canadiens, vainqueurs de la dernière manche, et les Anglais, réguliers. Après une entrée en matière fracassante dans la régate inaugurale, les Français enchaînent en milieu de tableau. A la veille du dénouement, ils sont toujours dans la course à la finale, à deux points du podium.

Les Néo-Zélandais sont des fans inconditionnels de voile. En témoigne l’immense foule réunie à terre et en mer pour le coup d’envoi de ce Sail Grand Prix disputé pour la première fois au pays du long nuage blanc. Sur le magnifique plan d’eau de Christchurch, bordé de vertes collines, le départ de la première régate a toutefois été reporté d’une trentaine de minutes… le temps d’escorter un banc de dauphins - les dauphins d'Hector, endémiques de la Nouvelle-Zélande, ont l’habitude de séjourner dans cette réserve naturelle* - loin de la zone de course !

Season 3 // New Zealand Sail Grand Prix // The fleet underway in Christchurch

Les tricolores ouvrent le bal

De quoi laisser un petit temps de rodage aux équipages qui n’avaient pas pu s’entraîner jeudi et vendredi pour cause de météo défavorable. Cela n’a pas empêché les Français de frapper fort dès le premier départ et de dérouler une course magnifique dans 12/15 nœuds de vent, « une des plus abouties de la saison » dira le pilote Quentin Delapierre. Départ en tête en bout de ligne, vitesse optimale, ils terminent loin devant le reste de la meute. La suite sera moins éclatante pour les tricolores qui préservent quand même toutes leurs chances d’accéder en finale. Quentin Delapierre, Kevin Peponnet, François Morvan, Matthieu Vandame, Olivier Herlédant, Timothé Lapauw, et Maëlle Frascari – très percutante pour ces premiers bords comme stratégiste en F50 – sont 4e, deux points derrière leur grand rival britannique.

Festival kiwi, retour des Canadiens

Peter Burling et sa troupe ont régalé leurs fans et prouvé leur combativité en venant à bout de plusieurs soucis techniques résolus en hâte avant la première régate et une pénalité infligée dans le pré-départ de la troisième. Dans la deuxième manche, leur duel au contact avec les Australiens va vite tourner à leur avantage. Ovation à terre et en mer pour les héros locaux qui terminent la journée en tête.

Un autre héros local voulait aussi sa part ! C’est le Néo-Zélandais Phil Robertson, aux commandes du bateau canadien. On n’avait plus vu cette équipe dans le haut du tableau depuis le début de la saison 3, il y a plus d’un an. Ce samedi, le F50 rouge et blanc est de retour aux avant-postes, grâce notamment à une belle victoire dans l’ultime régate du jour.

Rendez-vous demain pour la suite et fin de cet avant-dernier Sail Grand Prix de la saison. Plus de la moitié de la flotte peut encore rêver de finale, promesse d’un dimanche électrique sur les eaux vertes de Whakaraupō !

Ils ont dit :

Quentin Delapierre, pilote du France SailGP Team : « On a fait une première manche de dingue. Après un super départ, on a été capables d’augmenter notre avance tout le long. Nous ne l’avions jamais fait comme ça. Pour moi, c’est la manche la plus aboutie de toute notre saison. Bravo à toute l’équipe d’autant que nous avions de gros problèmes dans le système de communication. Je n’ai pas pu entendre Kevin de la journée. Et lui m’entendait par intermittence. Les gars n’entendaient plus mes calls pour décomposer le timing des manœuvres… On a fini par communiquer en faisant des signes, ce qui n’est pas franchement idéal en F50 ! Ensuite, on a essayé de tenir cette journée comme on a pu. Sur la deuxième manche, on sauvé les meubles après un mauvais départ (6e). La dernière a été très frustrante (5e), parce qu’on part bien, on est 2e, mais on fait deux grosses erreurs. Une première sur le premier empannage, une autre à la bouée sous le vent avec le bateau australien que je n’avais pas vu à l’intérieur. Malgré cela, nous sommes encore dans le jeu, à deux points du podium. A nous d’aller chercher la finale demain. On a eu la très bonne surprise de voir que Maëlle (Frascari, nouvelle stratégiste à bord), même sans entraînement, a réalisé une performance hallucinante. Elle sort des empannages à 40 nœuds en tenant la barre et n’a fait aucune erreur sur les call tactiques ou de croisement, un grand bravo à elle ! Quant à nous, on est chauds pour demain ! »

*Sous la direction du groupe Te Roopū Tiaki Whakaraupō Advisory, et conformément à l'engagement de SailGP de protéger l’environnement dans lequel le circuit évolue, SailGP, a élaboré un plan de gestion des mammifères marins (MMMP) pour protéger les dauphins d’Hector. Ce plan fait appel à des experts et des représentants de plusieurs structures spécialisées dans ce domaine : Department of Conservation, Environment Canterbury , Lyttelton Port Company, ainsi que Te Hapū o Ngāti Wheke Rāpaki.