À deux jours du lancement du France Sail Grand Prix, le pilote du F50 français Quentin Delapierre se livre sur son début de saison, les changements au sein de son équipe et sa stratégie pour ce premier Grand Prix européen. Entretien.
Il y a du nouveau dans l'équipe avec le transfert de flight controller avec l'équipe suisse, peux-tu expliquer ce changement ?
« Ça fait quelques mois qu’on essaye de se réajuster et de définir une nouvelle stratégie pour le post de flight control. On a eu du mal à être sur une même page avec François Morvan. Donc j’ai pris la difficile décision d'embarquer Jason Saunders dans l’aventure. Il est plus en accord avec ma vision des choses sur ce poste-là. Je pense qu’il fallait prendre cette décision pour être raccord avec la vision à long terme de l’équipe. »
- Le début de saison a été difficile pour les Français, en avez-vous tiré des enseignements ?
« Début de saison compliqué, on a trébuché à Chicago. Puis ça a été compliqué à Los Angeles où j’ai été très mauvais sur les départs. Il faut réussir à nouveau à naviguer simplement, proprement, et à se faire plaisir. On a tout ce qu’il faut pour bien fonctionner. Je pense qu’on est meilleurs que l’an dernier mais on manque probablement d’efficacité ou de simplicité. Il faut retrouver du plaisir et du jeu dans la manière de naviguer et je suis persuadé qu’on va faire quelque chose de très beau à Saint-Tropez. »
- Le programme est très très dense en ce moment pour l'équipe. Avez-vous pu travailler entre Los Angeles et Saint-Tropez pour retrouver votre niveau de jeu ?
« Le programme est super dense parce qu’on a le projet America’s Cup qui a bien démarré à Barcelone en AC40. Ce qui est assez génial parce qu’à bord on navigue avec Kévin Péponnet, Jason Saunders et Matthieu Vandame qu’on va retrouver sur le F50. Ça nous permet de travailler la collaboration, la coordination, l’état d’esprit qu’on souhaite avoir pour progresser et trouver des solutions. Donc on a plusieurs meeting par semaine qui concernent exclusivement SailGP pour passer les vidéos ensemble, être bien raccord sur la manière dont on veut naviguer sur ce bateau et intégrer du mieux possible Jason pour qu’il puisse s’exprimer pleinement directement à Saint-Tropez. »
- Saint-Tropez sera votre « home event », qu'est-ce que cela change pour l'équipe et quel sera votre objectif ?
« Les Grand Prix à la maison, c’est toujours très spécial parce qu’on voit un public francophone. C’est une des seules fois dans l’année. On est une nation avec une culture voile très importante donc ça fait toujours plaisir de voir des fans de voile autour de SailGP, proche des bateaux, en train de nous encourager depuis la digue ou les gradins. On a hâte, ça rajoute un peu d’excitation, ça rajoute de l’enjeu, c’est toujours super stimulant. Au-delà du public français, Saint-Tropez c’est magique ! Toutes les équipes SailGP adorent Saint-Tropez. Il y a un petit côté glamour à Saint-Tropez qu’on apprécie tous et on a la chance, sur le France Sail Grand Prix, de naviguer sous le clocher, tout proche de la ville. Ça fait des images incroyables et nous ça nous procure des émotions qui nous marquent à jamais comme l’année dernière quand on a battu le record de vitesse. On a eu un samedi dantesque avec des conditions très musclées. Ça a fait une régate juste incroyable devant un des plus beaux villages du monde. Donc on a hâte d’y être, de bien figurer et de montrer un beau spectacle de voile au public français. »
Quentin Express : ils sont arrivés !
Partis le 6 septembre de Barcelone, l'équipe tricolore du France Sail Grand Prix s'est lancé un défi : rejoindre sa base technique SailGP à Saint-Tropez en utilisant uniquement des mobilités bas carbone (train, vélos électriques, skate, voiture à hydrogène, bateau électrique, trottinette, marche, etc.). Une opération de sensibilisation pour diminuer le scope 3 des grands évènements sportifs, en collaboration avec Energy Observer Foundation.
Quentin Delapierre, pilote du France SailGP Team : « SailGP nous challenge, depuis le lancement de l'Impact League lors de sa saison 2, à réduire au maximum notre impact dans la pratique de notre sport et lors de nos voyages, en réduisant le nombre de personnes qui se déplacent au strict nécessaire par exemple. Avec l’Impact League, toutes les équipes se sont prises au jeu. Au-delà de la démarche responsable, à laquelle on ne peut plus être insensible aujourd’hui, le côté compétition nous pousse à nous creuser la tête pour trouver des solutions d’optimisation ou tout simplement à faire les choses différemment. »