Les Anglais décrochent la couronne sur la Côte d’Azur au terme d’une finale hispano-britanico-australienne inédite sur SailGP. Ben Ainslie et son équipe parviennent à s’imposer sur le fil en doublant les Australiens à la fin du dernier bord de près, grâce à un retour stratégique suivi d’une attaque dans le plus pur style du match racing. Malgré une première journée prometteuse, les Français, déçus, passent à côté de leur journée et terminent 6e de ce troisième Grand Prix de la Saison 4 de SailGP.

Ce fut un dimanche tendu et âpre entre les sept équipes (sur dix), dont les français, qui rivalisaient pour l’accès en finale, en l’absence malheureusement des Néo-Zélandais, privés d’aile depuis l’incident de la veille. Les calculettes ont donc chauffé pendant les deux manches pour tenter d’identifier les candidats-finalistes.

Season 4 // France underway on day 2 of Saint Tropez

A l’issue de la course 4, Danois, Anglais, Australiens et Espagnols sont alors les mieux placés. Ces quatre protagonistes vont s’écharper dans un dernier combat rapproché. Au détriment des Danois qui vont tout perdre à l’approche de la ligne d’arrivée.

Le malheur de Nicolai Sehested et sa team - pourtant au top depuis le coup d’envoi des hostilités à Saint-Tropez - , va faire le bonheur des ibériques. En disputant leur deuxième finale d’affilée, les champions de 49er Diego Botin et Florian Trittel prouvent que leur récente victoire à Los Angeles n’était pas un hold up mais bien le signe d’une solide montée en puissance.

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Quant à Ben Ainslie, il signe son retour sur la première marche du podium, une place qu’il n’avait plus occupée depuis le lancement de la Saison 2 !

Pas prophètes en leur pays

En embuscade, à deux points seulement des leaders, Quentin Delapierre et son groupe sont malheureusement passés à côté de leur dernière journée. Très à l’aise la veille sur la ligne de départ, ils n’ont pas réussi à reproduire le schéma et réalisent deux courses en queue de peloton. Pour couronner le tout, un problème de surchauffe de batterie va provoquer un black out à bord du bateau pendant la dernière manche. Déçus, mais pas abattus, les Bleus sauvent la mise en se classant 6e.

Une troisième édition tropézienne réussie

Comme à son habitude, Saint-Tropez a offert un cadre idyllique au France Sail Grand Prix. Le soleil et le public étaient au rendez-vous permettant à la magie d'opérer pour la troisième année consécutive. Le dispositif inédit de tribune - qui affichait complet à la veille de l’ouverture du Race Stadium SailGP, tout comme l’ensemble de la billetterie - a rencontré un franc succès auprès des spectateurs qui ont pu vivre les courses encore plus intensément depuis la terre. Succès unanime également pour le très célèbre et festif SailGP X Nikki Beach qui a permis d’enflammer un public international. En mer, plus de 400 bateaux ont pu profiter des conditions estivales exceptionnelles pour assister aux courses au plus près du parcours et de l’action.

228 jeunes au coeur de SailGP à Saint-Tropez

Tout au long de la semaine, 192 enfants de Saint-Tropez ont eu l’occasion de visiter la base technique de SailGP, découvrir le circuit, comment fonctionnent les F50 et rencontrer les athlètes. 10 jeunes filles et 10 jeunes garçons venus de toute la France étaient intégrés en stage dans les 10 équipes de SailGP. Véritable tremplin vers le monde professionnel, cette opportunité permet aux jeunes de renforcer leur expérience et de se créer un réseau dans le monde de la voile. Depuis sa création en 2019, le programme Inspire Careers a permis l’embauche de plus de 20 jeunes sur le circuit SailGP. Le Tropézien Thomas Couelle, qui avait participé au programme Inspire en 2022, a été embauché dans l’équipe de branding. Enfin, 8 jeunes garçons et 8 jeunes filles ont participé au programme Inspire WASZP, une semaine d'entraînement et de compétition sur des dériveurs à foil, un tremplin pour repérer la future génération d'athlètes SailGP. Les vainqueurs de l’étape française sont le Suédois Hanno Seifert (19 ans) et la Française Maïlys Raduli (19 ans). Ils se retrouveront à San Francisco pour disputer la finale !

Prochain rendez-vous les 23 et 24 septembre à Taranto, en Italie, pour le 4e opus de la saison.

Ils ont dit :

Quentin Delapierre, pilote du F50 tricolore : « Nous sommes très déçus et je suis énervé contre moi car je n’ai pas été bon. Cela fait partie du haut niveau, et sur SailGP, on le répète après chaque événement, mais c’est un fait, la flotte est de plus en plus dense, de plus en plus serrée. Dès lors qu’on est un peu moins à l’aise, on le paye cash. Aujourd’hui, le vent était très changeant et je n’ai pas été inspiré, les choix que j’ai opérés n’étaient pas bons et la qualité des départs n’était pas celle d’hier. Hier, j’étais précis, mais aujourd’hui, je l’étais moins. Je suis personnellement dans une période où la confiance doit remonter. C’est à moi de passer cette période pour revenir à l’avant de la flotte. Je suis convaincu que le Quentin de la Saison 3 est toujours là ! Mais j’ai du travail devant moi. Voilà, on est en train de manger notre pain noir en limitant tout de même la casse (6e). Cela nous permet de rester à portée de tir des autres teams. Je sais que notre équipe fonctionne bien, qu’elle a toujours un bon état d’esprit et qu’elle a très faim de performance. Il nous reste à passer cette période de “moins bien” ».

Ben Ainslie, pilote du F50 britannique : « On a fait un super boulot pendant tout le week-end. On est d’autant plus heureux qu’on sort d’une période frustrante avec l’équipe. C’est toujours super serré une finale, là on était les trois bateaux à fond avec un duel sur la ligne de départ avec les Australiens. Ils ont réussi à prendre l’avantage, mais on est toujours restés au contact et on a saisi l’occasion de récupérer le côté opposé du plan d’eau (sur le dernier bord de près) ce qui nous a permis de revenir sur eux, de nous placer sous leur vent et de les lofer. C’est à ce moment-là qu’on a gagné la régate. Dans ces conditions de vent très irrégulier, Hannah Mills (stratégiste, triple championne du monde et double championne olympique de 470) est un énorme atout pour nous. Mais aussi le reste du groupe. C’est difficile d’expliquer à quel point ces bateaux sont délicats à manœuvrer. Les mecs à l’avant (les wincheurs) ont fait un super job pour que l’on conserve de l’énergie pour régler l’aile et bien assurer le contrôle de vol. C’est un super travail d’équipe ».