Dans cette journée d’ouverture du Grand Prix d’Andalousie, il ne suffisait pas de faire des coups d’éclat devant la foule de supporters venue assister au spectacle des F50. Il fallait surtout éviter les hauts et les bas qu’ont vécu de nombreux équipages sur le plan d’eau de Cadix. La prime revient donc aux plus réguliers d'entre eux : les Australiens, les Danois et les héros locaux espagnols, qui prennent ce soir une option sur la finale. Côté Français, la journée se solde par quelques déconvenues mais aussi une belle victoire.
Pour ce 5e Sail Grand Prix de la saison, on s’attendait au déroulement d’un scénario bien ficelé, impliquant au premier rang les grands protagonistes du moment : les équipes dominatrices (Angleterre, Australie), les étoiles montantes (Espagne, Danemark), et des Néo-Zélandais en mode come back, après leur forfait au milieu de l’événement de Saint-Tropez…
Si certains ont tenu leur rôle, tout ne s’est pas passé exactement comme prévu.
Dans un léger sud-ouest de 8/9 nœuds et un petit clapot, les F50 équipés de leur aile de 24 mètres (menés d’abord à 6 puis à 5 équipiers) ont offert de beaux moments de bagarre, notamment sur les départs, très spectaculaires aujourd’hui, mais aussi aux passages de marques.
Les Espagnols portent la première estocade en remportant haut la main la course inaugurale. Départ canon, belle vitesse, peu de manœuvres : Diego Botin et son groupe ont régalé un public extatique venu les soutenir sur l’eau et le long des grandes digues fortifiées de Cadix. A l’inverse, les Français ont d’abord accumulé les déboires : départ en queue de flotte après avoir été pénalisés pendant la procédure, puis nouvelle pénalité lors d’un passage très chaud avec les Canadiens et les Anglais à la dernière porte avant l’arrivée.
Mais quelques instants plus tard, dans la course suivante, Quentin Delapierre et son groupe vont totalement renverser la vapeur. Lancés en approche de la ligne de départ, ils se faufilent dans un trou de souris et prennent d’emblée les commandes de l’armada. Ils resteront en tête jusqu’au finish, non sans avoir bataillé avec les Australiens. La dernière régate sera moins favorable aux tricolores, qui, malgré un joli départ, vont perdre des places en bataillant au milieu de la meute.
Les Frenchies ne sont pas les seuls à avoir souffert d’un manque de régularité ce samedi. Américains et Néo-Zélandais ont aussi eu des difficultés. Quant aux Britanniques vainqueurs des deux derniers Sail Grand Prix, ils ont été absents aux avant-postes !
Seuls trois équipages ont fait preuve de consistance dans l’arène espagnole : les Australiens, leaders du classement général de la saison (5-2-1), les nouvelles stars montantes du circuit, les Danois de Nicolai Sehested (3-4-2) et les Espagnols (1-6-3), déjà victorieux à Los Angeles, et décidément très à l’aise dans le petit temps.
Demain dimanche, suite et fin de ce dernier Sail Grand Prix européen de la Saison 4 de SailGP. Les dés ne sont pas encore jetés pour l’accession en finale : le niveau est tel qu’aucune des trois équipes en tête n’est à l’abri d’une contre-performance.
Ils ont dit :
Quentin Delapierre, pilote du F50 français : « On a fait une belle deuxième manche et c’est bien. C’est toujours important de gagner des courses sur SailGP ! Bravo à toute l’équipe et à Amélie qui a dû se mettre à la colonne de winch ! J’étais aussi très très motivé pour revenir dans le match après la première course où je fais une grosse erreur en allant toucher les limites du parcours avant le départ (pénalité). J’ai quand même hâte aussi de voir le débriefing des arbitres car pour moi, on ne doit pas prendre la deuxième pénalité (celle octroyée avant l’arrivée). Quoi qu’il en soit, je suis déçu et frustré de cette journée. C’est une période compliquée pour nous. Quand on est dans le paquet, qu’il y a des croisements un peu chauds, c’est souvent en notre défaveur. Mais ça va venir, il faut continuer à pousser. Le bilan, c’est qu’on est 5e au général, à quelques points de la finale. On est tout à fait capables de faire deux top 3 dimanche et d’accéder en finale. Il faut qu’on aille sur l’eau avec de l’envie, de l’énergie et ça devrait bien se passer ».
