• France SailGP Team invite les navigatrices des autres nations pour des sessions d'entraînement sur simulateur

Les navigatrices du Women’s Pathway Program de SailGP ont participé à une session d'entraînement exceptionnelle sur simulateur, organisée par France SailGP Team à Barcelone. Pendant deux jours, les athlètes espagnoles, danoises, australiennes et françaises ont pu exploiter cet outil technologique révolutionnaire, mis à disposition par le challenger français Orient Express Racing Team. L’occasion de développer de nouvelles compétences aux postes de pilotage et de réglage, et d’acquérir une expérience rare.

Entraînement inédit des navigatrices SailGP - Thumbnail

Manon Audinet et Amélie Riou de France SailGP Team, Maria Cantero de Spain SailGP Team, Natasha Bryant d’Australia SailGP Team et Katja Salskov-Iversen de ROCKWOOL Denmark SailGP Team ont bénéficié de la mise à disposition du simulateur AC40 français ces mercredi et jeudi 12 et 13 juin à Barcelone. Une initiative portée par l’équipe tricolore de SailGP, qui permet aux athlètes du Women’s Pathway de passer plus de temps à s'entraîner sur des bateaux volants.

Le simulateur AC40 développé par Orient Express Racing Team pour permettre aux équipes masculine, féminine et jeune de s'entraîner à terre en parallèle des entraînements en mer, est un véritable atout pour les navigants. Il permet en effet une mise en situation réelle en s’affranchissant des contraintes météorologiques, logistiques et de sécurité, offrant des sessions d’entraînement plus condensées, accélérées et particulièrement riches. Si l’AC40 est différent du F50, il reste un bateau volant à plus de 40 nœuds sur lequel les bouts ont été remplacés par des boutons, avec de très nombreuses données chiffrées à traiter en quelques secondes. Beaucoup de similitudes avec le F50 donc, comme les temps de réaction très courts pour faire face aux aléas de la régate à des vitesses extrêmes.

En ligne avec le Women’s Pathway, lancé par SailGP en 2021, qui vise à accélérer la représentation des femmes au plus haut niveau sportif sur les circuits de voile professionnelle internationale, ces sessions d'entraînement permettent de réduire l’écart d’expérience sur bateaux volants entre les hommes et les femmes. Un écart qui ne cesse de diminuer, notamment depuis que SailGP a imposé d’intégrer les femmes à bord de chaque bateau du championnat. L’opportunité inédite pour les championnes issues en grande majorité de la voile olympique de faire leurs preuves dans un univers historiquement très masculin.

Les Français avaient été précurseurs dans ce domaine. Dès le lancement du championnat SailGP en 2019, c’est Marie Riou, multiple championne du monde de Nacra 17 (voile olympique) et première femme, avec ses coéquipières, à remporter la Volvo Ocean Race, qui assurait le contrôle du vol du F50 bleu blanc rouge. À l’époque, Marie Riou était la seule femme navigante en SailGP. Plus tard, lorsque SailGP a lancé son Women’s Pathway, France SailGP Team à lancé des sélections afin d’intégrer un maximum de navigatrices, puis à organiser et encadrer des stages d'entraînement sur bateaux volants.

Aujourd’hui, grâce au Women’s Pathway, elles sont une trentaine à avoir eu l’opportunité de naviguer en course à bord des F50 de la ligue SailGP. Un vivier de navigatrices expertes de bateaux volants à grande vitesse, que l’on retrouve à présent au sein des équipes engagées sur la toute première Women’s America’s Cup prévue en octobre à Barcelone.

Manon Audinet - France SailGP Team : « On a beaucoup de chance d’avoir accès à cet outil. Je pense qu’il y en a beaucoup qui en rêveraient, hommes ou femmes. Mais on ne devrait pas se poser la question. Comme chez les jeunes pour qui la différence est beaucoup moins marquée. À nous d’éduquer nos enfants pour que ça devienne la norme et que les filles ne doutent pas plus que les garçons de ce qu’elles peuvent faire. Aucune femme n’arrive à faire autant d’heures sur ce genre de bateau qu’un homme. C’est ça qui manque. Je pense qu’à long terme, on peut envisager d’avoir une plus grande représentation des femmes aux différents postes sur des bateaux mixtes. Mais à court terme, ce n’est pas possible. Nous, les femmes de SailGP et de l’America’s Cup, faisons partie des femmes qui ont le plus d’expérience sur ces bateaux, mais ça reste encore un nombre d'heures d'entraînement largement inférieur à celui des hommes. On est au début, mais c’est normal, il faut rester objectif. Aujourd’hui, on recherche la performance donc on fait appel aux meilleurs, à ceux qui ont le plus d’expérience. Jusqu’à ce que des femmes fassent partie de ces athlètes-là. Heureusement et tant mieux que ces initiatives soient mises en place par SailGP notamment, c’est dans l’air du temps. Il y 5 ans j'espérais vraiment que mon sport devienne un peu plus inclusif, surtout que j’étais déjà dans une discipline mixte pour les JO. Il faut en passer par là pour que ça devienne normal. Je trouve ça très bien que ça existe parce qu’il faut qu’on ait l’opportunité de faire nos preuves et je pense que c’est vraiment en train de fonctionner. »

Amélie Riou - France SailGP Team : « C’est vraiment un programme très efficace pour apprendre à naviguer différemment, à regarder les chiffres, à aller chercher le petit kilomètre heure, le petit degré qui fait qu’on va être plus performant. Cela me permet de renforcer ma confiance. »

Maria Cantero - Spain SailGP Team : « C’est une très belle opportunité pour nous de continuer à développer nos compétences et j’espère que nous aurons d’autres opportunités à venir comme celle-ci, organisée par France SailGP Team dans le cadre du Women’s Pathway Program. »

Natasha Bryant - Australia SailGP Team : « C’est vraiment très intéressant de nous retrouver et d’apprendre les unes des autres. Avec les autres nations on peut découvrir d’autres manières de fonctionner ce qui est hyper enrichissant. »

Katja Salskov-Iversen - ROCKWOOL Denmark SailGP Team : « C’est une très bonne initiative de l'Équipe de France de SailGP d’inviter toutes les filles. Cela me permet de progresser en tant que navigatrice et athlète. Avec ces bateaux, on n’a pas souvent l’occasion d’aller sur l’eau et de nous entraîner. Donc le temps passé dans le simulateur est très important pour moi. J’ai beaucoup appris en communicant avec les autres filles. »