L’éclat de la fougère argentée a brillé cet après-midi sur le plan d’eau d’Abu Dhabi. Pour la troisième fois cette saison, les Néo-Zélandais de Peter Burling et Blair Tuke se sont imposés dans une finale inédite les opposant aux Espagnols (2e) et aux Américains (3e). Les Français sont passés très près de la sélection : comme à Dubaï ils terminent 4e, ex æquo en points.
Tout petits airs, mais gros suspense ce dimanche lors des deux ultimes courses qualificatives au terme desquelles les cartes ont été totalement redistribuées. La dernière régate en flotte promettait en effet d’être très tendue, avec trois équipes en tête ex æquo en points (Australie, France et USA), talonnées de près par des rivaux morts de faim.
Cette dernière confrontation entre les dix F50 a été fatale pour deux des trois prétendants légitimes. À commencer par les Australiens qui, pour la première fois depuis le coup d’envoi de cette Saison 4 à Chicago, sont éjectés de la finale. Frustrante aussi pour les Français qui perdent des places dans le bord de près de la manche 5 et terminent au pied du podium, à égalité de points avec le 3e.
Plus heureux, les Néo-Zélandais, les Espagnols (vainqueurs de 3 des 5 régates en flotte ce week-end) et les Américains décrochent leur ticket, chacun disputant sa 3e finale de la saison. Les Kiwis vont dominer ce ménage à trois dès le passage de la ligne de départ. Derrière, le match au contact entre l’équipage de Botin (ESP) et celui de Canfield (USA) va demeurer à l’avantage des Espagnols.
Des changements au classement
C’est un beau retour de fortune pour l’équipe de Peter Burling et Blair Tuke, forfait en Italie (grande aile cassée), et désormais victorieuse pour la troisième fois. Dans la foulée, les Néo-Zélandais gagnent une place au classement général de la saison (2e), derrière le leader australien. Les Américains enregistrent également une très belle remontée en passant de la 5e à la 3e place. Enfin, la régularité des Français depuis plusieurs Sail Grand Prix est récompensée : Quentin Delapierre et son groupe grimpent de la 8e à la 7e place et réduisent surtout l’écart en points avec leurs concurrents.
Annoncé comme le tournant de la saison, Abu Dhabi a tenu ses promesses : les dés sont bien relancés pour la suite des compétitions. Rendez-vous à Sydney – Australie les 24 et 25 février !
Ils ont dit :
Manon Audinet, stratège de France SailGP Team : « Nous étions un peu tristes au passage de la ligne d’arrivée parce que nous sommes passés si près de la finale et nous n’avions pas l’impression d’avoir fait de grosses erreurs ! Sur cette dernière régate en flotte, nous étions concentrés sur l’instant, sur le fait de faire correctement notre travail, tranquillement, sans emballement. Nous savions qu’il fallait finir devant les Néo-Zélandais. Il fallait être bon techniquement pour faire avancer le bateau. On a essayé de jouer avec ce qu’on avait, mais on n’a pas gagné et on a un peu manqué de chance aussi. C’est la loi du sport, sachant que tout se joue sur d'infimes détails sur SailGP. Au-delà de cette réaction à chaud, on a quand même passé une énorme étape depuis Dubaï. Désormais, on se sent forts sur les phases de départ dans le petit temps, alors que c’était un peu notre bête noire. Nous sommes dans une super phase. Chaque membre de l’équipe progresse dans son domaine et on fonctionne bien ensemble. Alors au final, on peut largement se réjouir du bilan de ce week-end. »
Quentin Delapierre, pilote du France SailGP Team : « C’est comme ça, c’est la voile ! Parfois on manque un peu de réussite. Il faut regarder devant et se focaliser sur la suite mais c’est vrai que finir 4e à égalité de points encore une fois, c’est très très frustrant quand on sait la qualité du travail qui a été fourni à bord, dans ces conditions où il n’y a pas beaucoup de vent et dans lesquelles on était en difficulté il y a quelques mois. Là on a prouvé qu’on pouvait être en tête du classement général. Je suis super fier de ça, fier de ce que l’équipe a produit. Ce n’est pas passé sur ce Grand Prix, mais il reste encore une bonne moitié de saison pour montrer qu’on peut être en finale à San Francisco. Tout le monde est déterminé dans l’équipe. Une nouvelle énergie est en train de grandir. On n’est qu’à 50% du potentiel de l’Équipe de France SailGP donc on regarde devant et ça va passer ! »